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  • Carnets de Science #4
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Carnets de science #4

Printemps / été
196 pages
Date de parution : 01/05/2018
130mm x 200mm
ISBN : 978-2-271-12048-9
Dossier : La science révèle le patrimoine
Carnet de mission : Chasse aux météorites en Antarctique - Reportage : Sur les traces des tortues luths - Entretien : Patrick Boucheron bouscule l'histoire - Rencontre : Edgar Morin, ou l'éloge de la pensée complexe - Cosmos : Un univers sans matière noire ?
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Extraits

Marie Curie, une scientifique engagée Portrait

Marie Curie, une scientifique engagée

Anne-Sophie Boutaud


Cent cinquante ans après sa naissance, Marie Curie fascine toujours. Symbole d’une recherche désintéressée, elle incarne aussi la place conquise en science par les femmes : aujourd’hui encore, elle est la seule femme à avoir reçu deux Nobel. Retour sur le destin d’une passionnée.
« Elle est femme, elle appartient à une nation opprimée, elle est pauvre, elle est belle. Une vocation puissante lui fait quitter sa patrie, la Pologne, pour venir étudier à Paris où elle vit des années de solitude, de difficultés. Elle rencontre un homme qui a du génie comme elle. Elle l’épouse. Leur bonheur est d’une qualité unique. » En 1937, Ève Curie esquisse les contours d’un destin, celui de sa mère, à laquelle elle consacre une biographie trois ans après sa mort. Madame Curie, traduit dans une vingtaine de langues, a contribué à la popularité de Marie Curie à travers le monde. Et, paradoxalement, au mythe qui l’entoure encore aujourd’hui. Cette figure d’héroïne sacrifiée pour et par la recherche, drapée dans sa blouse noire, mythique, presque mystique, l’a toujours agacée. « C’était même contraire à l’idée qu’elle se faisait de la science. C’était pour elle un plaisir et une passion », raconte Hélène Langevin-Joliot, petite-fille de Marie Curie, elle aussi physicienne et directrice de recherche émérite au CNRS.

Première femme à recevoir un prix Nobel, Marie Curie est la seule à avoir été deux fois nobélisée : en physique, pour la découverte de la radioactivité naturelle et en chimie pour ses découvertes de deux éléments radioactifs, le polonium et le radium. Au-delà de la femme de science, elle s’est engagée sans pour autant être militante. Féministe par l’exemple, Marie Curie incarnait l’opiniâtreté. Et même si elle s’est rarement exprimée publiquement sur des questions d’intérêt général, « Marie Curie était en avance sur son temps sur un certain nombre de points. Mais elle était dans son siècle… », insiste Hélène
Langevin-Joliot. (...)
Une recherche tous azimuts Patrimoine

Une recherche tous azimuts

Philippe Testard-Vaillant


Quel est le point commun entre une cathédrale, une langue étrangère et l’art du pizzaiolo napolitain ? Tous appartiennent à notre patrimoine. Longtemps réservé aux seuls monuments historiques, il s’étend aujourd’hui du naturel au culturel en passant par l’immatériel. Cette richesse mondiale, souvent malmenée par les conflits et les pillages, bénéficie des dernières techniques pour la sauvegarder.Quel est le point commun entre une cathédrale, une langue étrangère et l’art du pizzaiolo napolitain ? Tous appartiennent à notre patrimoine. Longtemps réservé aux seuls monuments historiques, il s’étend aujourd’hui du naturel au culturel en passant par l’immatériel. Cette richesse mondiale, souvent malmenée par les conflits et les pillages, bénéficie des dernières techniques pour la sauvegarder.

Proclamée Année européenne du patrimoine culturel par le Parlement européen, 2018 devrait aiguiser encore un peu plus l’appétit déjà féroce des habitants du Vieux Continent, et notamment des Français, pour les trésors du passé. De fait, en septembre dernier, les 34es Journées européennes du patrimoine ont drainé 30 millions de visiteurs d’une cinquantaine de pays entre le cap Nord et la mer Méditerranée. Une fringale encouragée par les pouvoirs publics et stimulée par l’élargissement continu de la notion de « bien patrimonial ». Longtemps incarné par « Sa Majesté » le monument historique et régenté par des autorités émanant de l’État, donc très normatives, le patrimoine englobe désormais un patchwork d’éléments à protéger : des collections muséographiques à l’art du pizzaiolo napolitain (ennobli par l’Unesco comme patrimoine immatériel de l’humanité en 2017), des cathédrales aux lavoirs de village, en passant par les grottes préhistoriques, les films des frères Lumière, les trois systèmes d’écriture de l’alphabet géorgien, etc.

Que son contenu soit naturel ou culturel, matériel ou immatériel, humain ou non humain, local ou universel, qu’il remonte ou non à des temps reculés, qu’il serve à affirmer son identité, à légitimer un combat politique, à favoriser l’essor du tourisme et de l’économie, « le patrimoine est ce à quoi est attachée une nation, une société, une communauté quelconque, et qu’elle cherche à sauvegarder pour le transmettre. Il est une relation au monde et aux choses autant qu’une collection d’objets », rappelle le sociologue Michel Rautenberg, du Centre Max-Weber [1]. Mais comment expliquer l’ouverture du domaine patrimonial, dans nos sociétés, à l’immatériel, aux édifices récents, et même aux paysages ? (...)
A la chasse aux météorites en Antarctique Carnet de mission

A la chasse aux météorites en Antarctique

Jêrome Gattacceca


Le géologue Jérôme Gattacceca est parti deux mois en Antarctique, en décembre 2017 et janvier 2018, à la chasse aux météorites. Une première pour ce spécialiste des déserts chauds tel le désert d’Atacama, au Chili, où il a l’habitude de chercher les précieuses roches extraterrestres. Les météorites, ces pierres tombées du ciel sur notre Terre, permettent d’en savoir plus sur les origines du Système solaire, mais aussi sur la composition et l’évolution de Mars ou de la Lune.

 

10/12/2017. Le départ


C’est le grand jour du départ vers l’Antarctique ! Un nom qui fait rêver, presque une autre planète. Je me rends sur le continent blanc pour la première fois, et fort probablement la dernière, en compagnie de trois collègues italiens qui ont fait appel à moi pour [je suppose] mon expérience de la recherche de météorites dans les déserts chauds (Atacama au Chili, Sahara en Tunisie, Lut en Iran). Si elles tombent en quantité égale partout sur la planète – on dénombre environ 20 000 chutes de météorites par an, dont seule une petite dizaine seront retrouvées en moyenne –, ces roches venues de différents corps de notre Système solaire sont plus faciles à débusquer dans les zones désertiques, où elles s’accumulent au sol sans être recouvertes ni érodées. À ce titre, l’Antarctique est un terrain de jeu particulièrement favorable. Dans les déserts chauds, les météorites se mêlent aux roches terrestres et, avec un ratio de 1 météorite pour 1 million de cailloux terrestres, il faut avoir les yeux bien aiguisés ! En Antarctique, où une calotte de glace de plusieurs kilomètres d’épaisseur recouvre le socle rocheux, ce ratio est beaucoup plus favorable. Sur les 57 000 pierres déjà répertoriées et étudiées par les scientifiques, 34 000 viennent ainsi du continent antarctique et 20 000 des déserts chauds...

Les préparatifs pour ce voyage ont été relativement simples car je viens me greffer à une expédition organisée par Luigi Folco, professeur à l’université de Pise et grand habitué de la recherche de météorites en Antarctique. Grosso modo, il ne me reste qu’à rejoindre mes collègues italiens à Rome ce soir avec mon bagage et à suivre la danse organisée pour moi par le PNRA (Programma Nazionale di Ricerche Antartiche, l’institut polaire italien). Même le paquetage a été étonnamment rapide, car je récupérerai mes vêtements chauds, prêtés par l’Institut polaire français Paul-Émile-Victor (Ipev), directement en Tasmanie (Australie) d’où partira le bateau pour l’Antarctique. À part mon monumental sac de couchage qui me permettrait de survivre par –40 °C, j’apporte surtout des livres, avec deux grandes sources d’inspiration, les récits d’aventures polaires et la littérature italienne en version originale pour profiter de l’immersion totale dans la langue de Dante pendant les deux mois à venir. (...)

Sommaire

Dossier

La science révèle le patrimoine

Une recherche tous azimuts Philippe Testard-Vaillant La face cachée du Mont-Saint-Michel Laure Cailloce New Aglaé : l'art et la matière Anne-Sophie Boutaud La renaissance des manuscrits de Chartres Laure Cailloce Versailles à travers le temps Laure Cailloce L'Encyclopédie à portée de clic Laure Cailloce Plein feu sur le patrimoine Diaporama par la rédaction Pour aller plus loin

Vivant
Matière
Sociétés
Univers
Terre
Numérique
Ingénierie
Reportage

Sur la piste des tortues luths

Laure Cailloce
Diaporama

Enquête en eaux froides

Christelle Mercier
Sciences cognitives

Dans la tête des bébés

Laure Cailloce
Cosmologie

Un Univers sans matière noire ?

Yaroslav Pigenet
Portrait

Marie Curie, une scientifique engagée

Anne-Sophie Boutaud
Point de vue

Incroyables nanoparticules d'or

Hazar Guesmi et Olivier Pluchery
Point de vue

Le jeu du hasard et de la physique quantique

Alexia Auffèves
Entretien

Patrick Boucheron bouscule l'histoire

Francis Lecompte
Bonnes feuilles

Les émotions au travail

Aurélie Jeantet
Entretien

Edgar Morin ou l'éloge de la pensée complexe

Francis Lecompte
Entretien

Gilles Ramstein, Quand la Terre était une boule de neige

Anne-Sophie Boutaud
La vie des labos

Que d'eau, que d'eau !

Anne-Sophie Boutaud
Point de vue

Je me souviens...

Emmanuel de Langre
Développement durable

Énergie, cap sur l'autoconsommation

Laure Cailloce
Point de vue

La fée hydrogène

Daniel Hissel

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