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  • Carnets de Science #13
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Carnets de science #13

Automne / Hiver 2022
196 pages
Date de parution : 03/11/2022
198mm x 254mm
ISBN : 9782271142597
Dossier : La ville est-elle l’avenir de l’humanité ?
Voyage linguistique en terre Masai - Notre corps face à son environnement - Claude Grison, une chimiste à la rescousse des sols - Aurélien Barrau et les anomalies cosmiques.
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Extraits

Exposome : l’exposition d’une vie Santé

Exposome : l’exposition d’une vie

Par Léa Galanopoulo
Polluants atmosphériques, tabac, perturbateurs endocriniens, radiations, alimentation ou inégalités sociales… 70 % des maladies non transmissibles chez l’humain trouveraient une origine dans l’environnement. Après des décennies à explorer les ressorts génétiques des pathologies humaines, le concept d’exposome se présente désormais comme un pendant au ≪ tout génétique ≫ pour identifier l’ensemble des facteurs environnementaux. Avec un objectif : tracer toutes les expositions chez l’être humain – de l’embryon a la mort – mais aussi comprendre comment ces différentes substances interagissent mutuellement au cours de la vie, en y intégrant les comportements, l’environnement socio-économique ou encore l’état psychologique. Sans oublier qu’une exposition peut faire le lit d’une autre, des années plus tard.

En 2005, le Dr Christopher Wild, désormais directeur du Centre international de recherche sur le cancer, a posé les fondations de l’exposé. Dans un article publié dans la revue Cancer Epidemiology, biomarkers & prevention, l’épidémiologiste définissait alors l’exposome comme : « la totalité des expositions auxquelles un individu est soumis de la conception à la mort. C’est une représentation complexe et dynamique des expositions auxquelles une personne est sujette tout au long de sa vie, intégrant l’environnement chimique, microbiologique, physique, récréatif, médicamenteux, le style de vie, l’alimentation, ainsi que les infections ». Un « défi exceptionnel » à mener pour la science, proclamait alors Christopher Wild.

Le rôle de l’environnement social

Quinze ans plus tard, la définition de l’exposome a évolué afin de fédérer différents champs de la recherche, de la toxicologie a l’épidémiologie, en passant par l’écologie et les sciences sociales. En 2012, Christopher Wild affine d’ailleurs son concept qualité des eaux, des vents, étudier les divers états du sol et le genre de vie des habitant ». (…)
Aurélien Barrau et les anomalies cosmiques Entretien

Aurélien Barrau et les anomalies cosmiques

Propos recueillis par Louise Mussat
Comme vous l’écrivez, « la physique permet de magnifiquement décrire l’essentiel des phénomènes qui nous entourent. Elle est précise et prédictive [...] ». Mais elle n’est pas parfaite, et comporte des anomalies. Quelles sont celles qui constituent les grains de sable les plus gênants dans ces rouages ?

Aurélien Barrau. Les anomalies sont partout ! L’essentiel de la masse de l’Univers est constitué de matière noire, autrement dit de corpuscules inconnus. L’expansion de l’espace accélère, grâce à une mystérieuse énergie noire, alors que la gravitation devrait constituer une force de freinage. Des particules nous viennent de l’espace avec des énergies démesurées, sans qu’aucun astre connu ne puisse apparemment les générer. Le vide ne se comporte pas du tout comme attendu du point de vue de la relativité générale. Les trous noirs mettent en défaut nombre de nos principes physiques fondamentaux. Certaines entités élémentaires présentent des masses apparemment interdites. Des singularités mathématiquement intenables émaillent nombre de nos meilleures théories. Sans compter que le désordre – autrement dit l’entropie – initial de l’Univers contredit les lois thermodynamiques élémentaires. Et ce n’est là qu’une infime partie des prolégomènes à une liste interminable… Loin de signer un échec, ces anomalies constituent autant de signes à interpréter pour esquisser la science de demain.

 

Se serait-on accoutumé à ces anomalies au point d’oublier qu’elles sont de gênantes anicroches pour la physique actuelle ? Au point de dédier trop de temps et d’énergie à percer des mystères qui devraient plutôt nous inciter à revoir notre physique de fond en comble ?

A.B. Je me garderais bien d’être prescriptif. Mais je crois, en effet, qu’une certaine dose d’anarchisme méthodologique – pour le dire comme le philosophe Paul Feyerabend (1924-1994, ndlr) – pourrait être bienvenue. En parallèle des travaux méthodiques et formatés portant sur les difficultés techniques identifiées, il me semble essentiel d’interroger les cadres, les fondements et les paradigmes. Je crois que la science gagnerait à développer une conscience plus aiguë de ses propres contingences. (…)
Un monde de villes Dossier

Un monde de villes

Par Philippe Testard-Vaillant
Depuis la révolution néolithique qui a signé l’éclosion des premières cités, quelques millénaires avant notre ère, l’humanité n’a eu de cesse d’édifier des villes. Mais jamais ce phénomène techno-socio-économique n’a connu une croissance aussi foudroyante qu’au XXe siècle, au point qu’en quelques générations, Homo sapiens est devenu majoritairement « Homo urbanus ». « En 1900, seul un être humain sur huit était un citadin, alors même que venait de se produire la révolution industrielle qui s’était traduite par une forte croissance des villes en Europe, rappelle Michel Lussault, du laboratoire Environnement, ville, société1. En 1950, quand a débuté la phase d’urbanisation la plus puissante de toute l’histoire, la proportion était déjà de trois sur dix. Et en 2008, un seuil décisif a été franchi : pour la première fois depuis que notre espèce imprime sa marque sur la planète, plus de 50 % de l’humanité – c’est-à-dire au bas mot entre 3,3 et 3,5 milliards de personnes – vivaient dans des ensembles urbains.»

 Le processus, loin de s’essouffler, va s’amplifier. Toutes les régions du globe, pronostique l’Organisation des Nations unies, seront plus urbaines que rurales d’ici à 2030. Et en 2050, près de 75 % des quelque 10 milliards d’habitants attendus sur Terre résideront en ville. L’Asie hébergera alors plus de la moitié de la population urbaine mondiale et l’Afrique un quart. « En cent cinquante ans (1900- 2050), la population mondiale aura été multipliée environ par six et la population urbaine, rassemblée sur 2 % de la surface émergée du globe, au moins par trente », pointe le chercheur. Et de souligner qu’une des caractéristiques de « l’urbanisation post-1950 et surtout post-1980 » est sa « planétarisation », notamment en raison de l’urbanisation éclair de la Chine dont la population, à 90 % rurale à l’orée des années 1980, ne l’est plus qu’à 40 %.

 Fleurissent par conséquent un peu partout des pôles urbains mondialisés – eux-mêmes englobés dans des mégarégions – rivalisant d’audace en matière d’architecture (musées tel le très impressionnant Guggenheim à Bilbao, tours tutoyant les cumulus, stades géants…), s’employant à organiser de grands événements sportifs ou culturels attracteurs de touristes, cherchant à placer leurs universités dans les classements des meilleurs établissements… Mais la croissance urbaine, contrairement à une idée reçue, « est et restera plus rapide au sein des aires urbaines moyennes (500 000 à 1 million d’habitants) et petites (moins de 500 000 habitants) que dans les mégapoles (plus de 10 millions de résidents), lesquelles ne représentent que 9 % de la population urbaine mondiale », insiste Michel Lussault. (…)

Sommaire

Dossier

La ville est-elle l’avenir de l’humanité ?

Un monde de villes Philippe Testard-Vaillant Sortir du piège climatique Sebastián Escalón Sous le béton, la biodiversité Philippe Testard-Vaillant Mille et une mobilités Entretien avec Olivier Klein par Sebastián Escalón Rendre la ville aux femmes Salomé Tissolong La cité, reflet de notre histoire Salomé Tissolong Le climat urbain à la loupe Portfolio par la rédaction

Vivant
Matière
Sociétés
Univers
Terre
Numérique
Ingénierie
Santé

L’exposome : l’exposition d’une vie

Léa Galanopoulo
Anthropologie

« La génétique révèle des manières d’être au monde »

Entretien avec Évelyne Heyer par Matthieu Stricot
Santé

Les pouvoirs méconnus du microbiote

Philippe Testard-Vaillant et la rédaction
Archéologie

Cosquer, une plongée dans la Préhistoire

Entretien avec Cyril Montoya par Brigitte Perucca
Numérique

Intelligence artificielle, dis-moi qui est la plus belle

Martin Koppe
Portrait

Jean-Marie Tarascon, le virtuose de l’énergie

Louise Mussat
Portfolio

Du Soleil aux confins de l’Univers

Yaroslav Pigenet
Entretien

Aurélien Barrau et les anomalies cosmiques

Entretien avec Aurélien Barrau par Louise Mussat.
Enquête

Ces étrangers qui vivent sous la menace de l’expulsion

Entretien avec Stefan Le Courant par Laure Cailloce
Bonnes feuilles

Le football est-il devenu un sport individuel ?

Manuel Schotté
Portrait

Claude Grison, bon génie de la chimie verte

Sebastián Escalón
Physique

Les fibres optiques déroulent leurs innovations

Grégory Fléchet
Mathématiques

Les probabilités ne laissent rien au hasard

Martin Koppe
Carnet de mission

La langue masai sur écoute

Didier Demolin

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