Carnets de Science #18
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Carnets de Science #18

Carnets de science #18

Printemps / Été 2025
196 pages
Date de parution : 15/05/2025
198mm x 254mm
ISBN : 9782271154828
Dossier : Océan, la science sur le pont
Bactériophages, les nouveaux antibiotiques ? + Quand les nazis triomphaient + Infrasons, ces ondes que rien n'arrête + Le big bang à portée de télescope
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Extraits

Océan, la science sur le pont Dossier

Océan, la science sur le pont

Dossier coordonné par Laure Cailloce

Encore sous-étudiés, du fait de leur difficulté d’accès, les écosystèmes marins pourraient être bien plus riches en espèces que les milieux terrestres, selon les scientifiques. « Un peu moins de 300 000 espèces marines ont été décrites à ce jour, précise Pierre-Marie Sarradin, directeur de l’unité Biologie et écologie des écosystèmes marins profonds. Mais les modélisations nous indiquent qu’il pourrait y en avoir entre 1 et 10 millions. »





« Aujourd’hui, l’observation et la connaissance de l’océan progressent avant tout grâce aux avancées technologiques dont bénéficie la recherche océanographique », explique Fabrizio D’Ortenzio, au Laboratoire d’océanographie de Villefranche,à Villefranche-sur-Mer. Parmi cet arsenal : les satellites couleur de l’eau, capables notamment de détecter avec précision les zones plus riches en plancton, les planeurs sous-marins autonomes (gliders), les flotteurs profileurs à faible consommation d’énergie (type balises du programme Argo), les submersibles embarquant des humains, tel le Nautile, ou les engins pilotés depuis un navire de recherche…





C’est particulièrement vrai pour la connaissance des grands fonds marins, ces endroits considérés il y a encore cinquante ans comme des milieux plats et vides de toute vie. L’idée selon laquelle cette partie de l’océan ne serait qu’une vaste étendue désertique a volé en éclat un beau jour de février 1977, lorsque le submersible américain Alvin, le premier à s’enfoncer dans les profondeurs de l’océan, a permis la découverte des fumeurs noirs par 2 500 mètres de fond.


Quand les nazis triomphaient Entretien

Quand les nazis triomphaient

Jean-François Mondot

Dans les manuels des années 1980-1990, on avançait encore que les nazis s’étaient maintenus au pouvoir par leur politique économique et par la coercition. Ingrao, Chapoutot et Patin démontrent qu’en réalité, le nazisme s’impose en proposant une vision globale du monde qui donne du sens au passé, au présent et au futur. Qualifiant le nazisme de « désangoissant », Ingrao précise : « Non seulement il donne du sens, mais il offre une exaltation propre à toute utopie. Le nazisme prend en charge l’angoisse et va vers la ferveur. »





Dans son livre Croire et détruire (éditions Fayard, 2010), Ingrao donnait l’exemple d’Otto Ohlendorf, l’un des pires criminels SS, qui, en tant que chef d’un Einsatzgruppe (un régiment de tuerie mobile), a reconnu le meurtre de 90 000 Juifs en Ukraine. Dans ses dernières déclarations, juste avant sa condamnation à mort, Ohlendorf relatait comment il s’était détourné des croyances traditionnelles pour rejoindre les nazis. Il expliquait que le christianisme le révulsait à cause de la contradiction entre l’homme du dimanche, qui se rend à l’église, et l’homme des autres jours de la semaine, qui ne se soucie guère de Dieu. « Dans son esprit, analyse Ingrao, adhérer au nazisme, c’était d’une certaine manière se sentir réunifié. Pour moi, c’est un texte fondamental si l’on veut comprendre la nature profonde de la croyance nazie. Tout est là…»


Les nouveaux voyageurs du centre de la Terre Géologie

Les nouveaux voyageurs du centre de la Terre

Morgane Gillard

Le champ magnétique terrestre (celui qui oriente les aiguilles de nos boussoles et qui a joué des tours aux deux héros de Jules Verne lors de leur voyage souterrain) est le résultat des mouvements de convection qui animent les métaux en fusion composant le noyau externe. Un mécanisme électromagnétique similaire à celui exploité pour les électroaimants ou les dynamos de vélo, mais qui était totalement inconnu à l’époque du Voyage – l’électromagnétisme ne sera élucidé par James Maxwell qu’en 1864.





« Le premier vrai modèle de géodynamo est apparu en 1995, grâce à l’évolution de l’informatique, qui a permis de produire des simulations de plus en plus complexes de la dynamique du noyau terrestre, explique Dominique Jault, chercheur CNRS à l’Institut des sciences de la Terre de Grenoble. Pourtant, de nombreuses zones d’ombre demeurent.





« Malgré les progrès énormes réalisés depuis trente ans, les simulations que l’on a aujourd’hui ne sont pas totalement satisfaisantes, car on se heurte à un problème : il existe un trop grand nombre de facteurs pouvant varier !, poursuit Dominique Jault. Outre les simulations, nous avons donc tenté de réaliser des expérimentations en laboratoire. Cela a donné des résultats intéressants, qui nous ont permis d’améliorer nos simulations. Mais il reste extrêmement difficile de reproduire une géodynamo en laboratoire. »


Bactériophages : les nouveaux antibiotiques ? Biologie

Bactériophages : les nouveaux antibiotiques ?

par Mehdi Harmi

La phagothérapie (l’idée d’utiliser des virus afin de soigner des personnes infectées par des bactéries pathogènes) n’est pas nouvelle. Découverts de façon indépendante au début du siècle dernier par les bactériologistes Frederick Twort et Félix d’Hérelle, les bactériophages – ou « phages » – ont d’abord été identifiés comme agents capables de dégrader des colonies bactériennes.





« D’Hérelle s’est tout de suite intéressé à cette propriété, en pensant qu’il pouvait en tirer avantage, notamment en tant que thérapie dans le traitement des infections bactériennes », raconte Anne Chevallereau, microbiologiste au laboratoire Microbiologie moléculaire et biochimie structurale, à Lyon, et membre du groupement de recherche Phages.fr.





Bien avant l’avènement des antibiotiques – en 1944, avec la commercialisation de la pénicilline –, les microbiologistes avaient déjà ainsi en leur possession une arme redoutable de précision contre les bactéries. C’est néanmoins l’« arme chimique » que sont les antibiotiques qui a pris le pas sur son pendant biologique. « La décadence des bactériophages a commencé au tournant des années 1940-1944, quand un article publié par une société américaine de médecins affirmait qu’il n’y avait pas de preuve de l’efficacité des phages, qu’ils ne semblaient pas meilleurs que les antibiotiques, voire étaient pires que ces derniers, note Rémy Froissart, chercheur au laboratoire Maladies infectieuses et vecteurs : écologie, génétique, évolution et contrôle, à Montpellier, et également membre de Phages.fr. Notons qu’en France, on trouvait encore les bactériophages dans le Vidal, référence de la pharmacopée, jusqu’en 1977. »


Sommaire

Dossier

Océan, la science sur le pont

L’océan cet inconnu Grégory Fléchet Océan et climat : un équilibre fragile Marie Privé et Laure Cailloce Les oiseaux marins, sentinelles de la mer Gaël Hautemulle À qui appartient l’océan ? Salomé Tissolong « Il faut changer notre regard sur l’océan » Entretien avec Roberto Casati par Francis Lecompte

Vivant
Matière
Sociétés
Univers
Terre
Numérique
Ingénierie
Enquête

Infrasons, ces ondes sonores que rien n’arrête

Laure Cailloce
Portrait

Kumiko Kotera, conteuse de cataclysmes cosmiques

Louise Mussat
Archéologie

Redonner vie à l’Antiquité

Marina Julienne
Histoire

Les origines françaises de la bombe atomique

Mathieu Grousson
Géologie

Les nouveaux voyageurs du centre de la Terre

Morgane Gillard
Portfolio

Les arbres du futur

Cyril Frésillon et Mehdi Harmi
Bonnes feuilles

Pouchkine sur le champ de bataille

Victoire Feuillebois
Portfolio

Robert Delaunay, un artiste alchimiste

Cyril Frésillon et Mehdi Harmi
Biologie

Bactériophages : les nouveaux antibiotiques ?

Mehdi Harmi
Archéologie

Le désert retrouve de la mémoire

Jean-François Mondot
Cosmologie

Le Big Bang à portée de téléscope

Mathieu Grousson
Histoire

Quand les nazis triomphaient

Jean-François Mondot
Carnet de mission

Au Kenya, sur la piste de l’eau

Thomas Allard

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